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Prostitution: plus de taxes et de policiers


La Ville de Bruxelles lève une taxe de 2500 euros à partir de 2006 sur les lieux de rendez-vous avec les prostituées.
Les contrôles policiers seront accrus.
Lutter contre la prostitution en rue reste une priorité.

 

La Ville de Bruxelles a décidé de lever une lourde taxe sur les lieux de rendez-vous et d'accroître les contrôles policiers rendus dans le même temps plus sévères pour lutter contre le phénomène de prostitution en rue, a annoncé mercredi le bourgmestre Freddy Thielemans, à l'occasion de la présentation d'un plan de lutte contre la traite des êtres humains.

 

La Ville a décidé de lever une taxe de 2500 euros par espace, en ce compris donc les halls d'entrée et les salles de bains, de ces maisons closes, lieux où les prostituées reçoivent des clients après les avoir accostés sur la voie publique.

 

«Contrairement à ce que certains prétendent, les maquereaux le sentiront passer», a notamment dit le bourgmestre.

 

La Ville établira une carte de ces lieux de rendez-vous au départ d'une observation policière des allées et venues des couples. L'objectif est de taxer le locataire ou l'exploitant à partir de 2006.

Si l'opération demeure sans succès, la Ville ira frapper à la porte du loueur ou du propriétaire de l'immeuble.

 

Maquillées en hôtels

 

Le comité d'habitants du quartier de l'Alhambra, confronté au phénomène, estime que ce dispositif ne constitue pas le remède idéal parce que les maisons de rendez-vous sont souvent maquillées en hôtels.

 

Freddy Thielemans considère quant à lui que le secteur hôtelier pourra rapidement identifier ces lieux en collaboration avec la police.

 

Le comité plaide pour l'établissement d'une vaste zone de prostitution, sur le modèle anversois.

Freddy Thielemans ne croit pas en cette formule car elle n'est pas venue à bout de la prostitution en rue, a-t-il fait observer citant le bourgmestre d'Anvers.

Commissariat mobile

 

La Ville de Bruxelles a décidé d'injecter 2,3 millions d'euros pour rendre le quartier plus viable.

Les contrôles policiers seront par ailleurs renforcés. Un commissariat mobile a été créé dans le quartier de l'Alhambra, à proximité du Théâtre royal flamand et du Théâtre National.

Au cours du mois passé, quelque 60 PV ont été établis. Selon Freddy Thielemans, les forces de police ont enregistré en 2004, une diminution de 66 pc du nombre de prostituées de rue sur le territoire de sa commune. Les contrôles ont abouti au rapatriement de 185 prostituées d'origine étrangère et à 59 ordres de quitter le territoire. La police a procédé à l'arrestation de 52 maquereaux.

 

Cette année, la police a effectué 280 contrôles auprès de 217 prostituées: 87 d'entre elles ont été rapatriées dans leur pays d'origine et 31 autres ont reçu l'ordre de quitter le territoire belge.

Freddy Thielemans a enfin insisté sur la tenue d'un débat sur le statut de la prostituée.

 

© La Libre Belgique 2005